Dans la région

Patrimoine : les églises

Pour avoir une vue d’ensemble des églises d’Auvergne, il faut sortir de la Toscane auvergnate et considérer, non seulement l’ancienne province d’Auvergne, la Haute et la Basse Auvergne, mais également le Velay et le Bourbonnais. Il faut aussi penser art roman et art gothique. Il serait injuste d’exclure les édifices gothiques dont certains, construits vers la fin du XIIe siècle et au début du XIII e siècle sont remarquables. L’amateur trouvera dans les guides touristiques tous les itinéraires possibles.  Restons dans un rayon de quarante kilomètres,  autour de nos chambres d’hôtes,  pour donner quelques points de repère.

Revenons à l’austérité auvergnate ! L’Auvergnat est, dit-on, économe, voire radin ! D’ailleurs, regardez les chapiteaux d’Orcival : l’usure et l’avarice y sont dénoncées avec insistance ! Néanmoins, en Auvergne, « il faut ce qu’il faut » et sobriété ne veut pas dire avarice. Loin des lieux de pouvoirs de l’Ile de France, l’Auvergne reste attachée à des valeurs traditionnelles. N’oublions pas que les grands travaux de Notre-Dame-du-Port   sont réalisés à partir de 1140, date à laquelle l’abbé Suger fait sortir de terre Saint-Denis. A Saint-Denis, le disque dur a changé ! Nous  sommes déjà dans l’art gothique et la symbolique n’est  plus  la même.

 

-À l’époque romane, le fidèle entre dans une église comme il entre dans son tombeau de pécheur : tout est sombre, tout est rigueur et équilibre. Tout est géométrique aussi. La voûte en berceau de la nef (voûte en demi-cercle) est contrebutée par les collatéraux en demi-berceau (voûte en quart de cercle). Plus on progresse vers le chœur, plus la lumière naturelle des ouvertures inonde. À chacun de comprendre : plus vous respectez la parole de Dieu, par la prière et les bonnes actions, plus vous allez vers la lumière et la vie éternelle. Les églises majeures de la Basse-Auvergne illustrent ce symbolisme : Notre-Dame-du-Port  à Clermont-Ferrand, Notre-Dame d’Orcival,  Saint-Austremoine à Issoire, Saint-Saturnin, Saint-Nectaire.

Eglise d’Orcival

Eglise de Saint-Nectaire

La structure massive domine mais le décor anime l’ensemble. Les chapiteaux sont pleins  de saveur. À Notre-Dame-du-Port, Adam, furieux d’être chassé du paradis, donne un coup de pied à Ève, car c’est elle la coupable ! Au Moyen-Âge, les maîtres d’œuvre inventèrent le déambulatoire. La piété était si grande que les gens pouvaient se piétiner pour accéder aux  reliques. Il fallait donc créer un sens de circulation.  Sur ces déambulatoires, s’ouvrent les chapelles rayonnantes. Vu de l’extérieur, elles forment la base d’une pyramide dont la pointe serait le clocher. Ce chevet, orienté vers le levant, toujours le symbolisme de la lumière,  donne une impression  d’harmonie, de raffinement grâce aux  mosaïques de pierres polychromes, aux cordons à billettes et aux modillons à copeaux… très caractéristiques.

Notre-Dame du Port à Clermont

– À l’époque gothique, cette « architecture du mur » est supplantée par une « architecture du vide ». Le système des arcs-boutants qui contrebute la poussée latérale des voûtes permet d’ouvrir de très grandes fenêtres. L’église devient alors  la Jérusalem Céleste, baignée de lumière. La cathédrale Notre-Dame de l’Assomption, à  Clermont-Ferrand,  illustre cette révolution,  permise grâce aux innovations de l’architecture. Bâtie au XIIIe  siècle en andésite, la pierre noire de Volvic, elle possède des vitraux magnifiques, aux tons bleus et rouges. Au XIXsiècle, Viollet-le-Duc ajoute les deux flèches qui sont comme le point de ralliement de tous les Auvergnats.

Si vous faites une ballade à Montferrand, arrêtez-vous quelques instants à Notre-Dame-de-laProspérité. Commencée au XIIe siècle, elle est achevée à la Renaissance, sa construction ayant été interrompue  pendant la guerre de Cent Ans. Elle permet d’appréhender les réalités de l’Auvergne. Gothique ? Certes, tout le vocabulaire est présent : baies en lancettes, trilobes, rosaces, gables et pinacles… Mais, toujours cette architecture du mur ! Beaucoup de murs, une économie de moyen qui se manifeste dans une nef unique, de puissants contreforts, un éclairage réduit. À mi-chemin entre le Nord et le Sud, Notre-Dame-de-la-Prospérité est un parfait exemple du style gothique méridional.

 

Notre-Dame de l’Assomption – Clermont Ferrand

À VOIR À PIEDS, DANS UN MOUCHOIR DE POCHE

– Saint-Pierre aux liens à Moissat-Bas  63190

Vous pouvez vous y rendre à pied, il faut compter 45 minutes (3 km).  Le bâti semble dater du XIe  ou du XIIe siècle, mais il existait probablement une église plus ancienne. En effet, des religieux chassés par les invasions normandes vinrent s’installer à Moissat. Vers 912, Guillaume le Pieux leur construisit un monastère. Ce lieu était déjà célèbre à l’époque carolingienne. Charlemagne y aurait rendu  visite à sa sœur religieuse (ou à l’une de ses filles ?). Histoire ou légende ? Peu importe, vous aurez fait une belle ballade !

– Saint-Jean à Glaine-Montaigut 63160

 45 minutes à pied (3 km). Petite église ? Plutôt grande pour un village. En réalité, c’était l’église commune à deux prieurés.  Elle est bâtie en arkose, une  pierre locale,  aux couleurs chaudes de beige rosé. Du premier chantier  du XIe siècle, il reste la nef éclairée directement par les fenêtres hautes, ce qui était très novateur pour l’époque. Au XIIe siècle, le chœur est achevé. Les peintures murales sont exceptionnelles. Des décors géométriques et des motifs végétaux soulignent les arcs. Ils datent probablement de la Renaissance. Le décor de l’abside est antérieur. Daté d’environ 1200, il s’agit d’une Deisis, réalisé  a fresco , c’est-à-dire sur enduit humide. Le Christ est assis sur un trône. Il est entouré par Marie et saint Jean Baptiste. Aux extrémités se trouvent saint Jean l’Évangéliste et saint Pierre. Cet ensemble est traité à la manière byzantine. Pourquoi ?  Et pourquoi  retrouve-t-on  un ensemble similaire à Saint-Cernin de Toulouse ? Si vous avez envie de faire des recherches, vous êtes les bienvenus !

– Saint-Vosy à Culhat 63350

 Prenez peut-être la voiture car c’est à 12 kilomètres. C’est un parfait exemple des décors romans auvergnats : mosaïques de pierres polychromes, modillons, cordons de billettes. À la sortie du village, on peut voir une lanterne des morts, rare en Auvergne.  Au Moyen-Âge, une flamme y était maintenue. Elle veillait sur le repos des morts dans les cimetières et c’était un excellent point de repère pour ceux qui s’étaient perdus dans la campagne.

À VOIR À ½ HEURE EN VOITURE

 

– Église priorale Saint-Vital et Saint-Agricol à Bulhon, 63350. 14 km du Clos de l’Étang.

Possession des moines de La Chaise-Dieu, cette église a été remaniée à plusieurs reprises, en particulier la nef a été revoûtée au XVIe siècle. Mais elle vaut le détour. Les chapiteaux des colonnes sont typiques de l’Auvergne : décors de minotaures, de griffons buvant dans un calice… Sur l’un deux, les donateurs de l’église sont bénis par la main de Dieu. Derrière la donatrice, on peut voir des flammes et une tête de démon qui sortent d’une bouche : peut-être une mise en garde contre les tentations !

 

– Église Saint-Martin à Courpière, 63120.  15 km du Clos de l’Étang.

Cette église est trop méconnue. Et pourtant, hormis le clocher gothique, c’est un édifice de pur style roman auvergnat. Elle fut bâtie au XIe et au XIIe siècle, sur les bases d’une église carolingienne, pour les bénédictines de Courpière. Jusqu’au milieu du XXe siècle, des bâtiments étaient accolés à l’église. Malgré des démolitions, le chevet reste encaissé entre de vieilles maisons. Si vous prenez l’impasse des Lasdonnas, vous verrez l’ancienne résidence des prieures bénédictines (4,  rue de l’Antiquité). En passant par le passage couvert, on arrive au belvédère d’où l’on peut admirer la Dore, le parc de Lasdonnas et les monts du Forez. L’office du tourisme se trouve à côté de l’église, dans une magnifique maison à colombages du XIVe siècle. La pente du toit est vertigineuse.

– Église Saint-Didier à Saint-Dier d’Auvergne, 63520. 17 km du Clos de l’Étang

L’église et le prieuré sont dédiés à Saint-Dier, c’est-à-dire Saint-Didier.  Mais lequel ? Didier de Vienne, Didier de Langres ou encore Didier de Cahors ? Vers l’an 1000, il existait un sanctuaire religieux. On se trouvait dans la seigneurie de Boissonnelle qui dépendait des Montboissier, très riche famille locale. En 1052, l’évêque de Clermont ayant pris possession des lieux  en fait don à son neveu, Robert de Turlande,  fondateur de l’abbaye de La Chaise-Dieu. L’église romane, débutée  au XIe siècle, a été fortifiée au XVe siècle. La bretèche et l’échauguette datent de cette époque. La façade est imposante. La belle alternance de claveaux en granit et grès rouge de la porte romane  évoque la tradition du Velay.

Ces quelques idées de promenades  vous invitent à sortir des grands axes. Nous aurions pu citer beaucoup d’autres lieux, tout proches de nos chambres d’hôtes,  car l’Auvergne possède un patrimoine exceptionnel. Sur place, nous pourrons vous fournir  de la documentation pour vous permettre de profiter au maximum de notre beau pays, en fonction de vos goûts et de vos envies.

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